Les mamans c’est tous les jours qu’il faudrait les fêter, mais il est parfois difficile de faire la fête tous les jours, même si on la porte au cœur. Alors s’il ne devait rester qu’une seule fête sur notre calendrier il me semblerait juste de conserver celle-là, qui cette année est fixée au 31 mai (en France).
J’ai, en écrivant cet hommage, une grosse et reconnaissante pensée pour la mienne de maman qui nous a quittés depuis bien longtemps et qui m’a tant donné. Mais en l’occurrence cet hommage est destiné à une maman particulière, qui n’est donc pas la mienne et qui se trouve être ma fille… Nadège, dont j’espère que la pudeur naturelle ne s’offusquera pas de cet hommage public.
Bien sûr beaucoup de mamans (« biologiques » ou « de remplacement » : c’est la fonction qui donne le titre !) se reconnaitront, sans aucun doute, dans cet hommage parce que le monde actuel est parfois économiquement et émotionnellement tellement difficile pour certaines familles. Je souhaite que toutes ces mamans prennent à leur compte toute l’admiration, pour ne pas dire l’émerveillement, que je m’apprête à exprimer ici.
1 – Assurer le fonctionnement harmonieux de la famille :
– La nourrir avec des plats-maison. Ce qui la conduit à préparer le samedi ou le dimanche, quand elle n’est pas au bureau, une partie des repas de la semaine à venir (qui seront congelés pour faciliter son organisation), renonçant ainsi aux quelques heures de repos dont elle aurait pourtant tellement besoin ;
– Partager quelques heures avec ses enfants pour qu’ils ne souffrent pas trop de son hyperactivité : faire une promenade, visiter une exposition, organiser une activité ludique, avec l’un ou l’autre ou les deux, et occasionnellement courir les magasins avec eux pour les achats d’habillement ;
– Être à l’écoute de l’un et de l’autre avec tout l’amour inépuisable qu’elle leur voue et toute l’attention dont elle peut faire preuve ;
– Soigner les inévitables bobos (physiques ou émotionnels), consoler, rassurer, expliquer, partager ;
– Surveiller la scolarité de chacun et agir là où c’est nécessaire (rendez-vous avec un professeur, aide aux devoirs/leçons…) ;
– Organiser les loisirs et le travail « participatif » d’aide à la maison de chacun des deux ;
– Faire les courses diverses pour la maisonnée ;
Et j’en oublie… Le fait de n’avoir, faute de moyens, aucune aide domestique –ce dont elle rêve– accentuant évidemment les difficultés ou disons, plus positivement, les « exercices » (repassage, ménage…), malgré l’aide des enfants.
2 – Gérer son entreprise (seule) :
– Répondre aux appels téléphoniques et aux demandes de renseignements sur tel ou tel produit ;
– Répondre aux mails, parfois envahissants ;
– Rechercher, se renseigner, étudier, tester de nouveaux produits pouvant être proposés à la vente ;
– Gérer les stocks et réapprovisionner, le plus judicieusement possible, en jonglant en permanence entre urgences et trésorerie ;
– Passer les commandes ;
– Vérifier les envois des fournisseurs : réparer les erreurs avec les interminables échanges de mails et d’appels téléphoniques qui vont avec (auxquels s’ajoutent les complications linguistiques) ;
– Étiqueter une partie de la marchandise reçue (venant de l’étranger), avec les étiquettes en français qu’elle a dû confectionner elle-même ;
– Préparer les commandes des clients et confectionner (elle-même bien sûr !) les colis pour leur expédition dans les délais les plus rapides, avec tout le soin, l’attention, la conscience professionnelle et le respect dont elle sait faire preuve afin de satisfaire au mieux les destinataires ;
– Préparer des petits sachets d’échantillons qui seront joints, en guise de cadeau, à ces colis ;
– Établir les documents relatifs aux expéditions ;
– Étudier les prix pour « rester dans la course » le plus justement, le plus honnêtement possible sans mettre en danger l’entreprise ;
– Établir les factures, faire les indispensables classements et travail administratif ;
– Gérer le site commercial (avec tous les « couacs » informatiques qui vont avec… et qui font perdre de précieuses heures) ainsi que la page Facebook de la boutique ;
– Co-animer notre site commun (Veg an’Bio), avec les recherches d’articles, les traductions à faire et la réalisation de vidéos qui y sont liées ;
– S’occuper du marketing de l’entreprise, dont la réalisation de la lettre d’information mensuelle avec les promotions à proposer, ce qui suppose de longs calculs et réflexions pour ne pas se planter financièrement parlant ;
– Surveiller les comptes (si serrés !), la concurrence, les nouveautés et la vitalité de ce créneau particulier, les attentes des lecteurs et clients ;
– Apprendre sans cesse, toujours et encore, dans le domaine de la santé naturelle à travers livres, conférences, écrits divers de spécialistes reconnus et de longue date ;
– Etc… etc… etc… tous les jours que Dieu fait !
Rien que cette énumération me donne le vertige.
3 – Assumer tous les inévitables imprévus :
– La voiture, assez vieille pour la gratifier de pannes à répétition (incompréhensibles à ce jour par les garagistes !) qui compliquent sérieusement le planning tellement serré de journées approximatives de 15 à 18 heures non-stop (obligation de prendre le bus pour tous les déplacements, ou bien de marcher… alors que tout est chronométré presque à la seconde)…
– Les paquets égarés (et parfois « malmenés ») par le service postal –rarement, heureusement– ou non réceptionnés par des destinataires qui l’en accusent alors qu’elle a fait correctement, et avec tant de soin, son travail d’expédition : d’interminables minutes à passer en palabres avec les uns ou les autres pour régler ces problèmes, au détriment des autres tâches….
– Le chat qui tombe du 2ème étage : course chez le vétérinaire… soins quotidiens attentionnés… encore du temps volé !
– Etc… etc… j’en passe et pas des meilleurs.
Et au milieu de cette « Bérézina » (souvent le lot des familles monoparentales, où il est impossible de compter sur le soutien d’un conjoint, fusse-t-il homme ou femme), qui dure depuis des années, toujours :
• garder le sourire pour embellir les relations,
• trouver le courage de se lever tous les jours aux aurores pour pouvoir tout faire, et tenir jusqu’à pas d’heure tard dans la nuit,
• renoncer à tout espoir de vacances (ni le temps, ni les moyens !),
• s’accorder quelques maigres heures de repos pour surnager encore et toujours, avec une énergie dont je me demande d’où elle la tire… Merci sans aucun doute à la VERDURE et à l’alimentation mais aussi à la force intérieure hors normes qui l’habite !